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Comment écrire ses scènes ? (Partie 1)




 

QU’EST-CE QU’UNE SCENE ?

Une scène est un « morceau » du roman. Elle est composée de phrases, regroupaient en paragraphe. Plusieurs scènes forment un chapitre et plusieurs chapitres un roman.


La majorité du temps, une scène possède une unité de lieu et de temps. (Voir de personnages ou de thème). Il existe de nombreux types de scènes, regroupant des passages de descriptions, d’actions et de dialogues.


Le but d’une scène est de faire avancer l’histoire, avec une succession d’actions, mais aussi avec des dialogues et des descriptions pour étoffer le tout. Il ne faut pas tout dire dans une scène mais distiller ici et là des indices pour maintenir l’intérêt des lecteurs et lui faire sentir que vous lui cachez quelque chose. En ménageant vos effets de surprise, vous contribuerez à l’entretien du suspense tout au long du texte.


Une scène doit :

- Avoir un but précis, elle doit faire avancer l’intrigue en véhiculant une information essentielle.

- Caractériser un personnage, pour renforcer le lien avec le lecteur.

- Illustrer le thème de l’histoire (le contexte…)

Le tout à travers les actions, les pensées et les paroles des personnages.

 

Chaque scène doit contenir :

- Des personnages, seuls les personnages utiles à la scène doivent être présents. Développer l’état émotionnel des personnages, mais aussi leur objectif à court et long terme.

- Le lieu, il doit être bien présenté afin de renforcer les émotions transmises au lecteur, à la fois géographiquement, mais surtout émotionnellement.

- Des actions, évidement durant la scène, elle se déroulent sur une courte période, mais il doit y avoir un enjeu, un conflit, de la tension.

- Et bien sûr de l’émotion, qui doit être transmis aux lecteurs, avec le lieu, e déroulement de l’action, les réactions des personnages, les surprises, etc.

 

Comment structurer une scène ?

La scène doit correspondre à celle d’avant pour faire suite, mais aussi correspondre à celle d’après, pour faire avancer l’intrigue vers le climax. La scène doit s’intégrer aux autres.

Concevez la scène comme un roman, avec un début, un élément perturbateur, et un mini-climax. Pour plus de suspense la conclusion peut se retrouver dans la scène ou chapitre suivant.

Ajoutez de l’émotion dans votre scène, et varier les moments intenses et les moments plus calmes dans votre scène.

 

Comment vérifier l’utilité d’une scène ?

Pour vérifier l’utilité d’une scène, quelques questions à se poser :

- Si j’enlève cette scène, que se passe-t-il ?

- Est-ce l’intrigue avance quand même ?

- Est-ce que la scène apporte un des éléments essentiels : l’objectif d’un personnage, qui fait avancer l’intrigue ou augmenter la tension ?

- Est-ce que la scène montre le développement des personnages ?

- Est-ce qu’elle présente la cause d’un conflit entre personnages, le cout des enjeux, la motivation ?

- Est-ce qu’elle présente éventuellement le passé d’un personnage, le ton de l’histoire, le thème de l’intrigue… ?





LES TYPES DE SCÈNES.

Commençons par découvrir les types de scène que l’on peut rencontrer dans un roman et comment les aborder et les créer.


Premier type de scène : Incipit.

Il s’agit de la première scène de son roman. Elle est souvent difficile à aborder. Il s’agit d’une scène de rencontre entre les personnages et les lecteurs. L’incipit désigne la ou les premières phrases ou paragraphes.


Il présente le point de vue qui sera utilisé au cours du roman, il doit accrocher le lecteur. Et surtout à répondre aux questions : qui, quoi, quand, où, et d’autres questions qui vous semblent essentielles pour que le lecteur puisse comprendre le personnage, assez bien pour avoir envie de suivre ses aventures. L’incipit permet donc de « pénétrer » dans le monde que vous écrivez, que vous racontez.


L’incipit doit répondre aux questions suivantes, en donnant certain nombre d’informations :

-Qui ? Le narrateur qui parle ? Quelle est la focalisation choisie, le point de vue utilisé ? Mais aussi le personnage principal, qui est-il ?

-Quand ? Indiquer une époque, une date, une saison, un moment de la journée ou de la nuit.

-Où ? Le lieu réel ou symbolique ?


 Il existe des types d’incipit différents, il y en a quatre principaux,

  • Le premier est de type dynamique, il ouvre le texte sur une époque, un lieu où quelqu’un fait ou a fait quelque chose. Le lecteur est plongé sans préambule dans l’histoire, il n’a pas d’informations sur la situation, les personnages, le lieu et le moment de l'action.

  • Le type discursif, une voix parle (narrateur) et s’adresse directement aux lecteurs.

  • Le type descriptif ou dit « statique »,, l’incipit s’ouvre une description d’un lieu, d’un personnage ou d’un contexte.

  • Le type progressif, il met en place les informations peu à peu, sans répondre à toutes les questions sur l’intrigue ou les personnages.

  • Le type suspensif qui donne peu d’informations et cherche à dérouter le lecteur. L’incipit peut commencer par un dialogue entre les personnages


 L’incipit a plusieurs fonctions,

Dont une est l’informative pour donner des renseignements sur l’histoire, et indiquer le point de vue de l’histoire (je, il) et il pose le style du roman.


Une fonction séductrice, pour accrocher et séduire le lecteur pour attiser sa curiosité, que ce soit avec le ton, une émotion, un sentiment, une vision… Il doit aussi surprendre le lecteur.


Une fonction de pacte, l’incipit par les choix de l’auteur propose un « pacte de lecture » et annonce le genre auquel le texte appartient, éclaircir ainsi le genre du récit.


Une fonction dramatique pour présenter un élément important de l'intrigue ou insiste sur une scène secondaire qui éclairera plus tard toute l'œuvre. Il peut annoncer et préparer la suite de l'œuvre. Il plonge ainsi le lecteur dans l’action.


Ces premiers mots doivent être choisis avec soin, parce que c’est durant ces pages que le lecteur va découvrir votre roman, votre histoire. Il faut lui donner envie de lire la suite et jusqu’à la fin de votre récit.


C’est aussi ce qu’un éditeur lit dans le cas d’une édition traditionnelle. Si l’incipit lui parait bon, il va lire des passages au hasard dans votre roman, si le livre tient toujours ses promesses, il passera alors en comité de lecture.


Pour bien travailler votre incipit ?

Vous devez vous poser les bonnes questions : Sur quoi je veux ouvrir mon roman ? Comment le présenter ? Vais-je présenter une action, ou une sensation ? Est-ce que je commence par un dialogue ? Une description ? Quel sentiment, je veux mettre en avant ? Comment présenter le suspense pour donner envie de lire la suite ? Quelle atmosphère veux-tu évoquer ? Que veux-tu dire, ne pas dire ?


Ton incipit doit attiser sa curiosité, le galvaniser, pour le réveiller et lui mettre l’eau à la bouche.







Scènes de dialogues

Le dialogue est un type d’écrit où les personnages parlent et pensent. C’est un « discours ». Un dialogue peut concerner plus de deux interlocuteurs. Il existe des trois styles de dialogue :

 - Le discours direct (ou usuel) : Les paroles sont dites telles qu’elles ont été dites par les personnages. (Pour le personnage dans le cas d’un monologue).

 - Le discours indirect (fondu dans le texte) : Les paroles sont rapportées dans des propositions subordonnées où le verbe est déclaratif ou interrogatif. Le dialogue se lit alors comme une description.

 - Le discours intériorisé : Là, pas de dialogue en apparence ou seulement des bribes. Seulement entendues par le narrateur. Et comme assourdies. D’aucuns diront que cette catégorie rassemble les innombrables romans « sans dialogues ».


Le dialogue est une partie fondamentale d’un roman. Les romans sans dialogues sont rares, très rares. Il ne doit pas servir de décoration dans un récit, mais de servir l’intrigue ou les personnages.


 A quoi sert un dialogue ?

Un dialogue sert à ralentir le rythme du roman, ou au contraire lui donner un peu de peps. Quand il apparait au milieu d’une scène d’action, les dialogues vont ralentir le rythme, alors qu’au milieu d’une description, ce va accélérer le rythme et de rendre l'histoire plus fluide.


Il apporte de l’épaisseur aux personnages dans sa façon de parler et des mots qu’ils utilisent. Le dialogue va aussi renforcer l’attachement aux personnages. Il sert aussi à apporter des informations importantes sans les noyer dans une longue description, mais attention à ne pas le transformer en scène d’exposition. Et cela va rendre la scène plus vivante, plus visuelle.


Un « bon » dialogue va permettre de relancer le récit, ou clôturer une scène ou un chapitre en créant une tension dramatique.


Comment écrire un dialogue ?

En premier lieu, il faut introduire le dialogue, en mettant par exemple les deux personnages en contact. Il faut donc prendre le temps d’installer le dialogue pour l’amener vers l’essentiel qui va servir l’intrigue. Il faut donc planter le décor avant de faire parler les personnages.


 Les règles pour un « bon » dialogue.

- 1. Le dialogue doit avoir un intérêt pour l’intrigue, et ne pas simplement être là pour décorer. Sinon vous allez écrire un dialogue mou, creux et vide. Eviter de commencer les dialogues trop tôt (les bonjour, ça va… ne sont pas utiles ni nécessaire). Le dialogue est une « promesse » aux lecteurs qui va se passer quelque chose.

 - 2. Le dialogue ne doit pas être artificiel. Il faut qu’il sonne naturel et dans la continuité de l’intrigue. Afin d’éviter l’invraisemblance et l’irréalisme.

 - 3. Le dialogue doit correspondre à la personnalité et au caractère des personnages. Il faut donc un ton, un vocabulaire, une voix unique à chaque personnage. Sinon le risque est que les lecteurs confondent les personnages. Il existe des milliers de façon de parler (varier le ton, le champ lexical, le type de langage… )

 - 4. Il faut alterner description et dialogue pour équilibrer le récit. Ce n’est pas facile, mais il faut que l’équilibre s’étendent sur l’ensemble du roman.

 - 5. Il est possible d’alterner le style direct, le style indirect et le style indirect libre.

- 6. Varier les verbes de paroles, mais dit-il n’est pas non plus un ennemi. Attention toutefois à la surcharge de livres. Dans un dialogue à deux, quand on a identifié le premier qui parle, on sait qui lui répond.

 - 7. Dans le dialogue, il vaut mieux montrer et faire vivre les émotions du personnage plutôt que de simplement le « dire ».

 - 8. La ponctuation peut être utiliser pour accentuer la façon de parler des gens.

- 9. Il vaut mieux éviter de faire des dialogues trop longs. Cela rendra le dialogue plus vivant. Les personnages ne doivent pas parler beaucoup.

 - 10. Il faut bien terminer le dialogue, vous pouvez « couper » le discours par un intervention d’un élément extérieur par exemple. Quand l’information capitale a été donné, il n’est pas nécessaire de continuer le dialogue.

 - 11. Pensez à utiliser le langage non-verbal, dans la vraie vie, le langage non-verbal dévoile beaucoup des sentiments des interlocuteurs. Le dialogue en gagnera en épaisseur. Vous pouvez aussi utiliser le mouvement en faisant bouger les personnages pour rendre la scène de dialogue plus vivante.

 - 12. Les erreurs à éviter : utiliser les prénoms à chaque phrase.

 - 13. Concernant les guillemets, tirets, et autre typographies, un chapitre sera prévu dans la présentation de votre manuscrit.


L’utilisation des incises.

L’incise est une courte description pour préciser des actions ou des émotions des personnages au cours du dialogue.

 (ex :- J’ai froid, dit-elle en ouvrant le placard pour prendre un manteau, c’est mieux, maintenant !)


Utilisez avec modération pour ne pas alourdir le texte et casser le rythme de votre roman. Cependant ces incises peuvent permettre de déposer des informations de manière subtiles pour faire grossir ces détails au cours du roman et travailler l’arrière-plan du dialogue.


 Voici quelques questions à se poser avant le dialogue :

 - Le dialogue permet-il d’illustrer ou de dévoiler la personnalité d’un personnage ?

 - D’exprimer ou de dévoiler les émotions d’un protagoniste ?

 - De délivrer des informations qui feront avancer le récit ?

 - D’intriguer le lecteur ?


En conclusion, il vaut mieux écrire peu de dialogues, mais des dialogues intenses et denses en émotions, que d’en mettre trop pour éviter les descriptions (qui peuvent paraitre plus lourdes). En revanche, il peut être intéressant de jouer avec les non-dits, les sous-entendus.


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